Ce à quoi vous pouvez vous attendre de la part de votre enfant pendant les consultations

Au cours des 2-3 premiers mois, même quand il n’y a pas de vaccins au programme, l’examen clinique se passe rarement sans quelque réticence de la part de l’enfant.

Lorsque vous le déposez sur une table à langer ou sur ma table d’examen, prenez l’habitude, et ce « dès le début », de le faire de telle manière qu’il soit perpendiculaire au bord de la table. Un jour, il passera du dos au ventre. Vous diminuez ainsi le risque d’être pris de court : une chute arrive plus vite qu’on ne le pense !… A partir du troisième mois, si vous devez vous éloigner, ne fut-ce que quelques secondes, il est préférable de déposer votre enfant par terre…

Avant de commencer à le déshabiller vous aurez préparé une nouvelle couche. Pour atténuer l’angoisse provoquée par le déshabillage vous lui parlerez et lui tiendrez la main.

Citons quelques gestes posés par le pédiatre qui ont le don de faire pleurer les enfants et d’angoisser les parents : parfois, la simple pose du stéthoscope sur la poitrine ; souvent, l’introduction du cône de l’otoscope dans les oreilles et de l’abaisse-langue dans la bouche (surtout chez les enfants nourris au sein); très souvent, l’étirement du corps sur la toise pour mesurer la taille et le fait de le poser sur le plateau mobile de la balance. La mesure du périmètre crânien n’est guère plus appréciée: l’enserrement de la tête avec un mètre-ruban éveillerait-elle une angoisse archaïque propre aux mammifères?

La dextérité avec laquelle un enfant peut d’une main balayer l’abaisse-langue ou l’otoscope est remarquable et constitue pour moi un véritable test de psychomotricité fine!

Heureusement, les pleurs ne durent habituellement que le temps de l’examen.

Vous ne tarderez pas à le rhabiller. Evitez pour le calmer d’avoir recours à la sucette! Une fois rhabillé, tout est oublié: votre enfant, assis sur les genoux de sa maman ou de son papa, écoute attentivement les conseils du pédiatre. Quelquefois, même s’il a bu «juste» avant la consultation, un biberon «de secours» ou le sein sera le bienvenu.

Ce n’est pas toujours aussi simple. Certains me font payer «mes intrusions» par des cris incessants jusqu’à la sortie… de la maison!

Les vaccinations à deux, trois et quatre mois perturbent moins l’enfant qu’on ne le dit. Enfin, ça dépend des cas…

A partir du 5ème mois et parfois même avant, votre enfant est capable de se retourner… Gare à la chute de la table d’examen! A ce propos, un accident fréquent à cet âge est la chute du lit de papa et maman. Pour une chute de la hauteur d’un lit d’adulte, inutile de courir dans un Service des urgences. La probabilité d’un traumatisme crânien est pratiquement nulle même si votre enfant est tombé sur du parquet. Votre angoisse le fera davantage pleurer que le choc dû à la chute…

A partir du 7ème mois, l’enfant rampe. Bientôt, il va se déplacer à quatre pattes, se mettre debout, … A peine mis sur le dos, d’un coup de rein il roule sur le ventre: l’habillage, le déshabillage et même le changement de lange ne se font pas sans mal. Que dire, alors, des cris et contorsions sur la table d’examen du pédiatre! Que faire? Lui parler et le tenir efficacement…

A partir de 1 an et surtout entre 15 à 20 mois, c’est la panique d’un bout à l’autre de l’examen. Les mesures du poids et de la taille sont parfois des opérations problématiques. C’est l’âge du «moi tout seul», l’âge où toute frustration donne lieu à colère. Vous l’avez constaté: un refus de votre part ou la résistance d’un objet (une boîte qui ne se laisse pas ouvrir, …) peuvent déclencher une réaction explosive «hors proportion» comme celle de se jeter par terre, de vous frapper, de se cogner la tête contre le sol, etc. Et je ne parle pas des cris, qui chez certains se terminent en vomissement. Il arrive même qu’un enfant puisse rester dans son pleur et s’arrêter de respirer jusqu’à la syncope. Celle-ci arrête le processus appelé «spasme du sanglot». Emotions garanties, séquelles inexistantes. Si cela se produit à la maison, il est donc inutile d’appeler le 112…

Pour vous et moi, les examens cliniques entre 15 et 20 mois sont les plus harassants, mais rien ne sert de s’énerver: il faut «contenir» l’enfant et se contenir… Une fois rhabillé, il explorera le cabinet et, comme à la maison, touchera «à tout ce qu’il ne peut pas»: ceci est surtout vrai pour les garçons. La consultation se terminera presque toujours par un gentil sourire et un petit geste d’au-revoir: à cet âge-là, les enfants ne sont pas rancuniers…

A partir de 2 ans, l’enfant commence à aimer venir chez « son pédiatre ». A cet âge et pour autant que les mains de l’examinateur soient douces et que sa voix soit apaisante, l’enfant arrivera à maîtriser sa peur.

A la maison, par contre, les difficultés ne sont pas terminées… les joies, non plus!

 

Je me réjouis de vous accompagner un bout de chemin…