On entend par « introduction des solides » le fait d’offrir à l’enfant des légumes, des fruits et des céréales.
Quand dois-je introduire les solides?
C’est lui qui vous en donnera le signal.
Enfant nourri au sein :
L’allaitement maternel peut suffire jusqu’à l’âge de 6 mois, sans aucun autre apport alimentaire. Ceci, pour autant que l’enfant soit bien nourri (bonne humeur, épaules et cuisses bien arrondies, disparition ou réduction des réveils nocturnes, couches bien remplies de selles et d’urines,…). Ce qui se vérifiera aisément sur les courbes de taille, de poids et de périmètre crânien.
Jusqu’à trois mois, l’enfant nourri au sein avec succès refuse d’avoir en bouche autre chose que le mamelon. De plus, L’alimentation au sein développe les muscles de sa mâchoire et rend de plus en plus difficile pour un examinateur l’introduction d’un abaisse-langue pour voir le fond de sa gorge! La simple administration des gouttes de vitamine D est une épreuve pour la maman et lui: il fait la grimace, refuse de les avaler, pleure et les recrache. Le Rotarix® (vaccin oral contre certains rotavirus), dont la prise est recommandée à partir de 2 mois, le fâche quelquefois au point de le faire vomir.
A 6 mois au plus tard, la diversification alimentaire est souhaitable.
Contrairement au bébé nourri au biberon, l’enfant nourri au sein fait continuellement l’expérience de goûts variés : il s’initie et s’habitue à des saveurs qui dépendent de l’alimentation de sa maman. Cet apprentissage avait commencé in utero quand, au stade de fœtus, il avalait le liquide amniotique. C’est pourquoi, le moment venu, il accepte quasiment d’emblée «les solides» à la cuillère. Et ce d’autant plus facilement que vous avez mangé devant lui et lui avez fait goûter divers aliments avec un doigt.
Si, néanmoins, votre enfant se montre récalcitrant, c’est que probablement vous éprouvez quelque difficulté à le détacher de votre sein…
Certains enfants nourris exclusivement au sein pendant les premiers mois refuseront obstinément le biberon. En fait, ils ne savent que faire avec la tétine. Comme à cet âge, ils acceptent généralement sans difficulté la cuillère, le passage aux aliments solides facilitera l’introduction du biberon : pour eux, le plus court chemin du sein au biberon passe par la cuillère.
Ceci dit, au-delà de six mois, le biberon n’est pas indispensable : un enfant peut très bien s’alimenter à la cuillère et boire à la tasse. Libre à la maman de lui offrir une préparation faite avec du lait maternel et des céréales.
Enfant nourri au biberon :
Chez les enfants nourris avec un lait de premier âge il est recommandé de commencer la diversification alimentaire entre 4 et 5 mois. Une diversification tardive favoriserait l’émergence d’allergies, comme par exemple l’allergie à la cacahuète ou au gluten.
L’enfant nourri avec un lait artificiel depuis sa naissance n’a pas connu une grande variété de goûts même s’il en a expérimenté diverses marques. Si vous tentez avant ses quatre mois d’introduire dans sa bouche une cuillerée de légumes ou de fruits, vous pourriez être confronté à un refus catégorique.
Plus tôt vous l’aurez habitué à être présent à vos repas, plus facilement il acceptera la cuillère.
A quel moment de la journée donner les repas solides ?
Jusqu’à 9 mois, la majorité des enfants, tant ceux nourris au sein que ceux nourris au biberon, tiennent à leur tétée du matin et du soir : elles constituent des repas câlins pour eux et pour vous. Ils sont davantage disposés à apprécier les solides à la cuillère « en cours de journée ».
Vous les donnerez à midi et/ou au milieu de l’après-midi. En Belgique, les légumes se donnent classiquement « à midi » sous le vocable de « purée de légumes », et les fruits « à 3 heures », sous le vocable de « panade de fruits » ou de « goûter ».
Quantités
Au début de la diversification, votre enfant désirera probablement téter après avoir tâté de quelques cuillerées. Ce qui l’agacera peut-être, lui qui au biberon et au sein était habitué à un débit de lait en vagues continues, ce sont ces temps de pause entre chaque cuillerée…
En vitesse de croisière, votre enfant mangera des assiettes d’environ 200 à 300 gr de fruits ou de légumes…
Un complément de lait ?
Ne vous étonnez pas si, pendant quelques jours encore et même quelques semaines, bébé veuille après les repas solides une tétée au sein ou un biberon. Acceptez…
A partir de l’âge de six mois, le goûter peut comprendre un laitage, type fromage blanc ou yaourt entiers et natures, mélangé ou non aux fruits. Choisissez les laitages en pot de verre. Evitez les laitages aux goûts multiples conçus pour les enfants : leur composition est discutable. L’adjonction de céréales est une option.
A partir de l’âge de 9 mois, certains enfants qui prennent du lait artificiel se lassent du biberon du soir. Il n’y a plus que votre repas qui les intéresse. Laissez tomber ce biberon. Après l’avoir fait participer à votre repas, donnez-lui de l’eau. La crainte que, faute de biberon, il pourrait se réveiller de faim pendant la nuit est un mauvais argument pour insister qu’il le prenne…
Par quoi faut-il commencer ? Par les légumes ou par les fruits ?
Les légumes et les fruits sont des aliments peu caloriques sauf quelques-uns (avocat, banane): ils contiennent de l’eau, des minéraux, des fibres insolubles dont la cellulose et l’hémi-cellulose, des pectines (polysaccharides très hydrophiles) et, dans leurs parois, des vitamines dont la vitamine C.
Les fibres favorisent un bon transit intestinal.
Il n’y a pas de raison diététique pour introduire les fruits avant les légumes ou vice-et-versa. C’est une question d’habitude culturelle. De plus, pas mal de fruits et de légumes font bon ménage dans l’assiette et dans l’estomac… Les habitudes varient d’un pays à l’autre, d’une famille à l’autre…
Entre les âges de 4 et 6 mois, l’enfant est « plutôt sucré », c’est-à-dire qu’il préférera généralement les fruits aux légumes. Par la suite, il préférera progressivement les légumes aux fruits !
Agissez comme vous le sentez mais respectez les goûts de votre enfant!
Quid du sucre et du sel ?
Mieux vaut éviter d’ajouter du sel ou du sucre. Comme il est souhaitable que votre enfant participe au plus tôt à vos repas, vous veillerez à ne pas en ajouter trop dans vos préparations culinaires.
Crus ou cuits ?
Au départ, les légumes seront cuits et les fruits seront donnés crus ou en compote. La cuisson, en modifiant la nature des fibres, change leur consistance et leurs propriétés. Par exemple, la carotte cuite, dont la réputation d’être constipante est contestée, a longtemps été promue dans le traitement de la gastro-entérite : en réalité, elle ne diminue en rien les pertes en eau, c’est sa capacité à retenir de l’eau qui rend les selles plus consistantes: la carotte cuite n’aurait, somme toute, qu’un « effet cosmétique » sur les selles !
« Tous les goûts existent dans la nature. »
Dans le hit-parade des légumes généralement les plus appréciés avant l’âge de un an se trouvent la carotte, la courgette, le potiron, les brocolis. L’amertume du chicon (endive belge) ne gêne pas bébé.
Parmi les légumes les moins appréciés au cours de la première année, on trouve l’épinard, le céleri, le poireau.
Parmi les fruits les plus appréciés, citons la pomme, la poire, la banane, le kiwi, la framboise, l’ananas…
Parmi les fruits les moins appréciés, il y a la pêche et le melon…
A la cuillère ou au biberon ?
Les enfants nourris au sein acceptent d’emblée les aliments donnés à la cuillère.
Les enfants nourris au biberon font parfois « la fine bouche » devant la cuillère, surtout quand il s’agit de légumes.
Solution : vous préparerez un biberon avec l’eau de cuisson des légumes et les mesures du lait en poudre à la concentration habituelle. Progressivement, vous lui présenterez des biberons de soupe de plus en plus consistante et contenant de moins en moins de lait (ex. 250gr d’eau et 3 à 4 mesures de lait, …).
Il arrive que la purée de légumes commencée à la cuillère se termine au biberon…
Selon les circonstances on proposera: 1 à 2 légumes par jour écrasés à la fourchette, « une julienne » de légumes passée au passe-vite ou une soupe plus ou moins épaisse…
Les difficultés à faire apprécier le repas de légumes peuvent être dues au goût de l’un d’entre eux. L’adjonction d’un légume préféré ou le retrait d’un légume détesté ont parfois d’heureuses conséquences.
Au fil des mois, bébé manifestera une préférence de plus en plus marquée pour les légumes.
Rappelez-vous que les enfants progressent étape par étape, « case par case ».
Entre 4 et 7 mois, certains enfants prennent les fruits en purée à la cuillère, mais n’acceptent les légumes qu’en soupe et au biberon. Ceux-ci peuvent ne pas accepter les légumes à la cuillère avant l’âge de 5 – 6 mois voire 7.
D’autres encore, qui semblaient avoir accepté le goût des légumes, les refusent soudain; il faut, pendant 1 à 2 semaines, arrêter de leur en proposer.
On ne forcera donc jamais un enfant à manger « ses légumes ». Il est inutile d’enfoncer des portes qui vont s’ouvrir toutes seules : les légumes sont pratiquement toujours appréciés à partir de l’âge de 7 mois
Les fruits
Choisissez les fruits « du marché », de saison et de proximité. Donnez-les crus ou cuits (compote) et à la cuillère. Il n’est pas recommandé de donner des fruits venant des quatre coins du monde : ces fruits cueillis ou ramassés non mûrs ont souvent été maturés « secondairement » et traités avec des pesticides pour leur assurer un long temps de conservation. Il est vrai que, chez nous, vous avez peu de chance de faire pousser un bananier dans votre jardin… et on retrouve la banane partout : dans les salades de fruits, les milk-shakes et « sur » les cours de tennis…
En cas d’alimentation avec du lait artificiel, les fruits peuvent être mélangés au lait : principe du Milk-shake. Evitez d’ajouter du sucre (le saccharose).
L’adjonction de biscuit ou de farine biscuitée ne s’impose pas d’emblée.
Si terrain allergique, attention à l’orange, le kiwi, les fraises, les noix, les noisettes, les amandes,…
Plus tard, vous lui proposerez des
Fruits secs ou fruits à coque : noix, noisette, cacahuète, noix de Brésil, de Pécan,
Fruits séchés : abricots, raisins, datte, figues,…
Fruits constipants (C) : la pomme râpée et brunie à l’air, la banane bien mûre, écrasée et brunie à l’air, les myrtilles «dans tous leurs états» : fraîches, en compote ou en confiture.
Fruits laxatifs (L) : la poire, le kiwi, les prunes, les pêches, la compote de pommes, le jus de pommes quand il est pris en quantité…
Le jus de pommes peut être cause de flatuosités…
Dans le monde des nutritionnistes, tous ne partagent pas cette opinion sur les propriétés constipantes ou laxatives des fruits et légumes mentionnés ci-dessus.
Les légumes
Mêmes recommandations que pour les fruits : vous les choisirez « du marché », de saison et de proximité.
Exemples : Persil – Cerfeuil – Céleri – Panais – Fond d’artichaut – Epinard – Brocoli – Courgette – aubergine – Pourpier – Salade – Endive – Cresson – Chicon – Poireau – Carotte, tomate…sans oublier les légumineuses : arachide, haricot, lentille, pois, pois chiches, soja,…
Féculents : pomme de terre, potiron, potimarron, lentilles.
Vous en ferez des potages ou des purées.
Cuisson : à la vapeur ou dans de l’eau bouillante (pour conserver la vitamine C).
Pour les panades, il est préférable de les écraser à la fourchette. Pour alléger la consistance de votre préparation vous ajouterez 1 à 2 cuillères à soupe d’eau ou même de lait AA de commerce. Pour en augmenter la consistance, vous utiliserez un féculent (pomme de terre, potiron,…).
L’ajout de sel n’est pas recommandé dans un premier temps.
Il n’est pas interdit d’ajouter une noisette de beurre, de l’huile de noix ou d’olive (première pression à froid), de fromage râpé (parmesan, gruyère). Et, pourquoi pas, du thym, du laurier, de l’ail, du basilic, de la noix de muscade,…
Les légumes à risque fréquent d’allergie (eczéma, vomissements, diarrhée, urticaire,…): céleri, épinard, carotte, courgette, haricot, pois, tomate.
Légumes à propriété laxative : courgette, poireau, épinard,…
Effet constipant : carotte.
N.B. : les légumineuses par leur teneur en fibres non digérables sont responsables de la production des « vents ».
Les Céréales
Les céréales sont des graines produites par un certain nombre de plantes faisant partie des graminées. Elles sont les fruits du blé, de l’avoine, du seigle, de l’épeautre, de l’orge, du sarrasin, du riz, du maïs et du quinoa.
On les utilise sous la forme de farines, qui seront ajoutées au lait, aux fruits et même aux légumes,
Les farines « à cuire » sont à base de céréales pulvérisées. Ce sont les crèmes de riz ou de maïs (maïzena), le gruau d’avoine (le porridge). Il faut les cuire dans de l’eau pendant 15 à 30 minutes.
Les farines « précuites sont délayées dans un liquide froid puis mises à bouillir à feux doux pendant 5 à 10 minutes en tournant constamment pour éviter la formation de grumeaux.
Les farines « cuites » ou « instantanées », n’ont, par définition, pas besoin d’être cuites. A la suite des différentes manipulations industrielles, ces farines instantanées sont rendues très légères : il en faut 2 ou 3 cuillerées pour obtenir la valeur nutritive d’une cuillerée de farine non cuite. Vaste choix dans les magasins diététiques. Une panade faite avec des céréales Weetabix mélangées au lait est d’une consistance très onctueuse.
Le pain, cet aliment de base depuis la plus haute antiquité, est le produit de la cuisson d’une pâte obtenue par fermentation d’un mélange de farine de blé, de seigle, d’eau et de sel.
L’Eau
Il n’y a que l’eau pour étancher la soif! L’eau est la boisson qui doit accompagner les repas solides. Au prétexte qu’il n’en veut pas, évitez d’y ajouter de la grenadine ou «un peu» de jus de pomme, …
Pour désaltérer votre enfant, entre les repas, préférez l’eau pure.
Les jus de fruits sont des compléments alimentaires. Se rappeler qu’il vaut mieux manger des fruits entiers que d’en consommer leur jus.
Beaucoup d’enfants nourris avec des biberons de lait n’apprécient pas l’eau dans un biberon. Qu’à cela ne tienne, donnez l’eau à la cuillère, dans un verre ou à la tasse (avec bec verseur). Il acceptera d’autant mieux qu’il vous aura vu en boire. Essayez pendant quelque temps de « vous mettre à l’eau » pendant les repas en famille…
Viande ou poisson ou œuf
Entre 5 à 6 mois :
- viande cuite: 15 à 30 gr par jour (veau, dindonneau, poulet), 3 à 4 x/semaine.
- poisson: 30 gr par jour (sole, cabillaud, sardine, saumon, thon).
Bébé peut en recevoir aussi souvent et même plus que de la viande.
Œuf entier cru ou cuit: 1 par semaine (au début, 1/3 à 1/2 à la fois).
L’œuf cuit est plus digeste.
La recommandation – elle eut force de loi pendant longtemps – d’éviter le blanc d’œuf avant l’âge de un an, n’est guère plus à l’ordre du jour.
Les charcuteries
Produits à partir du porc. Règle absolue : évitez d’acheter des produits déjà découpés en tranches et emballés sous pellicule plastifiée !
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Evolution du comportement alimentaire de votre enfant
Nombre de repas par jour
Au cours des premières semaines, que bébé soit nourri au sein ou au biberon, le nombre de repas peut aller de quatre à dix par jour. Dans ce dernier cas, le passage à un nombre plus réduit se fera par bonds successifs.
Jusqu’à l’âge de trois-quatre mois, il faut s’attendre à ce que bébé réclame une ou deux tétées pendant la nuit.
Entre l’âge de quatre à cinq mois, il prendra quatre repas par jour, dont deux à base de fruits et/ou de légumes, sans compter les petits compléments de lait au sein ou au biberon, donnés en cours de journée ou après les repas solides.
Au début de la vie, il est normal pour un enfant de s’endormir pour la nuit après une dernière tétée au sein ou au biberon. A partir de l’âge de cinq-six mois, il sera judicieux d’éviter l’association « dernière tétée » et endormissement pour la nuit. L’enfant, qui se réveille au cours de la nuit et qui a pris l’habitude de s’endormir sur le sein ou au biberon, aura tendance à réclamer une tétée pour replonger dans le sommeil…
Au cours des premières semaines, « entre le moment où il commence à avoir faim et où c’est trop tard », vous n’avez pas plus de cinq minutes pour réagir!
Si vous donnez le sein, prévoyez, quand vous sortez de chez vous, de mettre un vêtement qui vous permette d’allaiter en préservant votre intimité avec votre enfant.
Si vous donnez le biberon, prenez-en toujours un de réserve ou ce qu’il faut pour en faire un. Quand il pleure de faim, évitez de dire que ce n’est pas possible au prétexte qu’il a mangé il y a à peine une heure…
A 4 mois, il accepte la cuillère
Entre 4 et 7 mois, l’enfant est plutôt « sucré » : il préférera généralement les fruits aux légumes. Le fruit le plus apprécié : la poire. Les légumes les plus appréciés : les carottes, les courgettes, …Par la suite, vous le verrez préférer les légumes aux fruits !
Certains enfants prennent les fruits en purée à la cuillère, mais n’acceptent les légumes qu’en soupe et au biberon. Ceux-ci peuvent ne pas accepter les légumes à la cuillère avant l’âge de 5 – 6 mois voire 7.
D’autres encore, qui semblaient avoir accepté le goût des légumes, les refusent soudain; il faut, pendant 1 à 2 semaines, arrêter de leur en proposer.
On ne forcera donc jamais un enfant à manger « ses légumes ». Il est inutile d’enfoncer des portes qui vont s’ouvrir toutes seules : les légumes sont pratiquement toujours appréciés à partir de l’âge de 7 mois
La position à 45° dans le relax ne lui convient plus. Il préférera manger en position assise droite même s’il ne tient pas encore assis tout seul. Vous l’aiderez à garder une bonne position en plaçant, par exemple, un coussin entre lui et le dossier de la chaise haute.
A partir de 7- 8 mois, commence la période « Salon de l’Alimentation », il veut saisir la cuillère !
Plainte que j’entends fréquemment : «Mon enfant ne veut plus ses fruits ni ses légumes, il ne prend plus que des biberons de lait, il tape sur la cuillère… »
En réalité, si votre enfant fait mine de refuser sa panade de légumes et/ou de fruits, c’est tout simplement parce qu’il veut manger ce qui est dans votre assiette ou dans celles des frères et sœurs éventuels. Il veut goûter à tout ce que vous mangez ! Il regarde avec envie la cuillère que vous approchez de votre bouche. Ne vous avisez pas de grignoter quelque chose devant lui, il vous harcellera pour en avoir un morceau ! Il ne sera même pas rebuté par un quart de citron : il fera la grimace mais le mordillera…
Progressivement, participer à vos repas ne lui suffit plus. Il veut les partager. De toute façon, il ne vous laisse plus le choix. D’un jour à l’autre, au moment d’approcher de sa bouche la cuillère de purée de légumes ou de fruits, le voilà qui s’étire vers l’arrière, détourne la tête, serre les lèvres, frappe la cuillère.
En revanche, il est prompt à se saisir du bout de pain que vous lui tendez. Même sans dent, il le mâchonne. Vous veillerez à ce qu’il ne s’étrangle pas en essayant d’en faire une seule bouchée ! Ce faisant, il s’efforce de vous faire comprendre qu’il ne faut plus mixer ni mélanger les aliments! Tout doit être séparé comme dans votre assiette. Si vous avez la présence d’esprit de lui donner avec vos doigts un petit morceau de ce que vous mangez, vous verrez son visage s’éclairer.
Et s’il n’accepte toujours pas ce que vous lui proposez, c’est qu’il veut s’alimenter seul : non seulement, il veut avoir sa propre cuillère mais il faut que l’assiette soit à portée de ses mains et gardez-vous d’y toucher. Tout au plus et s’il a très faim, il acceptera encore l’une ou l’autre cuillérée de votre part.
Parfois il faut se résoudre à lui faire une assiette garnie de petits morceaux de jambon, de pomme de terre, de carottes cuites, de lamelles de pomme… dont il se nourrira avec la main tant bien que mal.
Si, par hasard, vous ne comprenez pas « sa langue des signes », il est capable de refuser toute cuillerée de légumes ou de fruits… et de ne plus accepter que les biberons.
Précepte: « Parents, mangez sainement et faites manger votre enfant mêmement et en même temps ». Ce qui ne veut pas dire : sans sucre, sans sel et sans épices…
Mais je vous préviens, ce n’est pas parce qu’il mange de tout maintenant qu’il continuera à le faire d’ici un an ou deux…
Cet âge où il veut « manger de tout » est aussi celui où il commence à se déplacer avec de plus en plus de vélocité et où il veut toucher « à tout ce qu’il ne peut pas » c’est-à-dire à tout ce que vous touchez et manipulez comme par exemple votre portable ou le sélecteur de télévision. C’est trop magique : pousser sur un bouton et entendre une voix connue ou voir un visage tout aussi connu… La salle des bains et la cuisine sont pour lui des lieux de prédilection…
Dans la foulée, il exigera de boire ses biberons tout seul ou presque, tantôt couché dans vos bras, tantôt assis dans le fauteuil ou étendu dans son lit…
Si les enfants entre 8 et 12 mois pouvaient s’exprimer avec des mots et qu’on leur demandait d’établir un hit-parade des moments les plus agréables de la journée, je suis certain que la majorité d’entre eux plébisciterait les heures de repas à table en famille…
Dans quelques mois, aux alentours de un an et demi au plus tard, vous le laisserez se saisir de la fourchette.
Vers la fin de la première année, votre enfant, s’il est nourri avec du lait artificiel, peut déjà manifester du désintérêt pour le biberon. C’est celui du soir qu’il rejettera en premier : si vous le voyez agiter la tête, mâchonner la tétine et « ne plus terminer son lait», mieux vaut ne pas insister ! (voir feuilles LAIT et LAITAGES).
Quelques suggestions pour le soir : petites pâtes au jambon/fromage, minestrone (potage de légumes avec petites pâtes ou couscous, parmesan râpé et huile d’olive), crêpes au jambon/fromage, petite omelette,…
S’il boit encore volontiers des biberons de lait, vous constaterez qu’il préfère boire l’eau à la tasse.
Sur le plan gustatif, il est plutôt « salé » et pour son premier anniversaire, il préférera sans doute les biscuits secs au gâteau crémeux !
Au cours de sa deuxième année, il refusera d’abord la tablette de la chaise haute puis il « exigera » d’être assis sur une « chaise normale » et de préférence sans rehausseur, quitte à avoir l’assiette à hauteur de son visage !
Pour s’alimenter, s’il utilise volontiers la cuillère et les mains, il lorgnera de plus en plus sur votre fourchette. Donnez-lui une « vraie fourchette », pas une en plastique, et, bien sûr, gardez un œil sur lui !
Il aime de moins en moins les tartines garnies : il enlève la tranche de fromage, il lèche la confiture et laisse le pain. Il préfère des « tartines sans rien » surtout quand elles proviennent d’un pain fraîchement coupé, que l’on sort de son sachet…
Parmi ses mets préférés, il y a les pâtes, le riz…
A partir de 2 ans et plus particulièrement entre 3 et 5 ans, votre enfant fera des coupes sombres dans l’alimentation. Il « pourrait avoir beaucoup de mal » avec les légumes verts, les crudités, les fruits et même les laitages. Sa bête noire, ce sont surtout avec les légumes verts en morceaux.
Ne le forcez jamais à manger ce qu’il ne veut pas. De toute façon, il est rare qu’un enfant mange spontanément de manière déséquilibrée…
Certains enfants peuvent vous tourner en bourrique : ils refusent ce qui est sur la table, demandent un autre met qu’il s’empresse de refuser en réclamant encore autre chose, et ainsi de suite….
Les préférences :
La viande hachée (saucisse, chipolata) plutôt que le steak
Les poissons genre sole, cabillaud et saumon. Et Fish stick !
Les légumes seulement en potage, sauf épinards, carottes, haricots, petits pois, maïs, chou-fleur et brocolis. Certains aiment croquer des carottes crues et les tomates cerise.
Rappel : ne jamais forcer un enfant à manger ses légumes…
Parmi les fruits, la pomme qui, depuis Adam et Eve, reste appréciée tant par les garçons que les filles… il y a la banane, la poire, … la pastèque. La banane est surtout appréciée par les garçons !
Les pâtes sauce tomate et le riz mettent tous les enfants d’accord pour passer à table…
Il peut arriver que votre enfant n’aime plus aucun laitage ! Dans ce cas, il acceptera souvent du gruyère ou du parmesan sur les pâtes. Et comme il aime probablement les pâtes…
La plupart des enfants aiment les fromages de chèvre.
A partir de 5 ans et demi, votre enfant sera enclin à plus de diversité dans ses aliments. Il commencera à manger « des petits bouts » de ce qu’il n’aime pas. « Chez les autres » il se fera peut-être un point d’honneur de manger ce qu’à la maison il refusait même de goûter.
A 12 ans, il vide le frigo…